Une petite définition sur une notion qui m’interroge au quotidien dans mon travail et qui s’est retrouvée questionnée par Franck Lepage dans une de ses conférences gesticulées. C’est directement le nom du site qui pose question. Et c’est peut être un sens que l’on peut trouver quand, depuis quelques temps, mes projets sont très flous voire indéfinissables. En effet, on demande beaucoup de projets aux gens, un projet de vie, projet de retour à l’emploi, projet culturel, projet associatif… Or tous ces « projets » ne sont en fait que des dossiers, dossier de retour à l’emploi, dossier de vie (qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie avec mon handicap ?), dossier culturel (pour des subventions), dossier associatif (si l’AG ou le CA ne savent pas ce qu’est une association qui décide au nom d’un commun)…

Mais dans mon cas précis ?

Un projet est une sorte d’idée indéfinissable. Une projection, un peu comme celles de Jackson Pollock sur ses toiles, avec une part de hasard, et, pour ce qui touche à mes expressions, les conditions de leur naissance ou les moyens employés à leur émergence, une part de proximité avec mon quotidien. Autant le temps disponible ne permet pas forcément d’avoir un certain recul sur le quotidien, ce qui me fait, je pense, exprimer des esthétiques, autant il permet de se rendre compte que « la créativité », n’est pas plus mystique ou sacrée qu’une immaculée conception.

Tirée du site : http://www.jacksonpollock.org/
Tirée du site : http://www.jacksonpollock.org/

Le projet comme utopie ?

Créer c’est résister, résister c’est créer. Cette célèbre phrase, d’une époque ancienne (la résistance contre le fascisme et les états totalitaires pouvait se concevoir en créant, en inventant de nouvelles manières de dénoncer…), peut résumer un peu une idée selon laquelle l’utopie créatrice serait une énergie pouvant soutenir l’action selon Paul Masson. Mes « projets » résistent contre quoi ? Il s expriment quelle critique de la société, quelle utopie ? Peut-être que leur seule existence permettra à une personne future, qui, quand elle étudiera ce petit espace d’expression, trouvera une consonance  « arty » à cette vitrine virtuelle… Et nous revenons donc ici à la thématique de la trace laissée par les êtres humains et à l’angoisse de ce que nous laisserons ou pas aux autres… un hasard de tâches ?